Le bassa, langue bantoue parlée par plusieurs centaines de milliers de personnes au Cameroun, n’est pas seulement un moyen de communication. C’est un héritage vivant qui véhicule l’histoire, les valeurs et la sagesse d’un peuple. Pourtant, comme beaucoup de langues africaines, le bassa fait face aux défis de la mondialisation, dominée par le français, l’anglais ou encore le numérique. En 2025, apprendre le bassa reste possible et même essentiel pour préserver cette richesse culturelle. À Hikoadjom, village authentique du Nyong-et-Kéllé, la langue est encore parlée et transmise, offrant un cadre idéal pour se plonger dans son apprentissage.


1. Comprendre l’importance de la langue bassa

Avant d’apprendre une langue, il est important d’en saisir la valeur. Le bassa n’est pas seulement une série de mots et de phrases :

  • C’est une mĂ©moire collective, transmise Ă  travers les contes, les proverbes et les chants.
  • C’est un lien identitaire, qui relie chaque locuteur Ă  la communautĂ© bassa.
  • C’est un patrimoine immatĂ©riel reconnu et portĂ© par la diaspora camerounaise Ă  travers le monde.

Apprendre le bassa en 2025, c’est donc participer à la sauvegarde d’une langue qui fait partie de la diversité culturelle africaine et mondiale.


2. L’apprentissage au village : l’exemple de Hikoadjom

Le moyen le plus authentique d’apprendre le bassa reste le contact direct avec les locuteurs. À Hikoadjom, la langue est encore parlée dans les foyers, lors des cérémonies et au marché. Les anciens jouent un rôle clé dans la transmission, en racontant des histoires et en enseignant les proverbes aux jeunes.

Un séjour dans un village comme Hikoadjom permet d’apprendre la langue de façon naturelle :

  • en participant aux conversations quotidiennes,
  • en observant les rites et les chants,
  • en s’imprĂ©gnant du vocabulaire liĂ© Ă  la nature, Ă  l’agriculture et Ă  la vie communautaire.

Cette immersion est une expérience unique, qui va bien au-delà d’un simple apprentissage linguistique : c’est une rencontre avec une culture vivante.


3. Les outils numériques modernes

En 2025, la technologie facilite considérablement l’apprentissage des langues africaines. Pour le bassa, plusieurs initiatives existent ou émergent :

  • Applications mobiles : certaines plateformes locales commencent Ă  proposer des cours en langues camerounaises, dont le bassa.
  • ChaĂ®nes YouTube et podcasts : des enseignants et passionnĂ©s diffusent des leçons gratuites, mĂŞlant vocabulaire, prononciation et culture.
  • Groupes Facebook et WhatsApp : espaces communautaires oĂą les membres Ă©changent des phrases, des proverbes et corrigent les erreurs des apprenants.

Ces outils numériques permettent à la diaspora comme aux curieux du monde entier d’apprendre le bassa, même sans se rendre au Cameroun.


4. Les livres et dictionnaires

Même si les ressources écrites sont encore limitées, il existe aujourd’hui :

  • des dictionnaires bassa-français,
  • des recueils de proverbes et contes bassa,
  • des manuels de linguistique publiĂ©s par des chercheurs camerounais et Ă©trangers.

Ces ouvrages sont précieux pour acquérir une base solide et comprendre la structure de la langue. Ils peuvent compléter l’apprentissage oral et numérique.


5. La diaspora comme relais

La diaspora bassa, installée en Europe, en Amérique et ailleurs, joue un rôle central dans la transmission linguistique. Des associations organisent régulièrement :

  • des ateliers de langue pour les enfants nĂ©s Ă  l’étranger,
  • des Ă©vĂ©nements culturels oĂą l’on chante et dĂ©clame en bassa,
  • des cours en ligne pour connecter les apprenants aux locuteurs natifs.

Ces initiatives renforcent le lien avec la terre d’origine et permettent à la langue de voyager au-delà des frontières du Cameroun.


6. Conseils pratiques pour apprendre le bassa en 2025

Pour progresser efficacement, voici quelques étapes simples :

  1. Commencer par le vocabulaire de base : salutations, famille, nature.
  2. Apprendre des proverbes : ils contiennent la philosophie bassa et aident Ă  retenir la langue.
  3. Pratiquer régulièrement avec des locuteurs natifs, même à distance.
  4. Associer musique et apprentissage : écouter des chants bassa pour s’imprégner de la prononciation.
  5. Oser parler, même avec des erreurs : l’usage quotidien est le meilleur professeur.

Hikoadjom, un lieu d’apprentissage authentique

Apprendre le bassa en 2025 n’est pas seulement possible, c’est une aventure passionnante. Grâce aux anciens de villages comme Hikoadjom, aux outils numériques modernes et à la mobilisation de la diaspora, chacun peut accéder à cette langue riche et poétique.

En s’initiant au bassa, on découvre bien plus qu’un vocabulaire : on entre dans une vision du monde, faite de solidarité, de respect de la nature et de mémoire vivante.

Qu’on soit Camerounais, membre de la diaspora ou simple curieux, apprendre le bassa aujourd’hui, c’est participer à la préservation d’un trésor culturel et contribuer à son rayonnement pour les générations futures.