Au cœur du Cameroun coule un fleuve majestueux, discret mais essentiel : le Nyong. Long de plus de 700 kilomètres, il prend sa source dans la région du Centre et s’étend jusqu’au golfe de Guinée, traversant forêts, villages et plaines. Ses nombreux affluents irriguent une vaste partie du pays, notamment le département du Nyong-et-Kéllé, qui doit son nom à ce cours d’eau vital et à l’un de ses affluents principaux, le Kéllé.
À proximité, dans la commune de Makak, le village de Hikoadjom bénéficie directement de la richesse que procure ce réseau fluvial.


Une colonne vertébrale naturelle du Cameroun

Le fleuve Nyong est l’un des plus importants du Cameroun, après le Sanaga. Son parcours traverse plusieurs régions, reliant entre elles des communautés rurales et urbaines. Sa présence a façonné l’histoire des populations qui vivent sur ses rives, car il a longtemps été une voie de communication et d’échange.

Ses affluents, tels que le Kéllé, le Long Mafog ou encore le Soh, constituent un réseau dense qui alimente les sols en eau et soutient la biodiversité locale. Dans le Nyong-et-Kéllé, ces cours d’eau irriguent les terres agricoles, nourrissent les forêts et servent de points de vie pour les villages environnants.


Une richesse écologique incomparable

Le Nyong et ses affluents sont un véritable trésor écologique. Leur bassin abrite une flore et une faune remarquables. Les forêts humides qui s’étendent le long des berges regorgent d’essences précieuses comme l’iroko, le sapelli ou l’okoumé. Ces bois, prisés pour la construction et l’artisanat, sont aussi le refuge de nombreuses espèces animales.

Les rivières elles-mêmes abritent une biodiversité aquatique importante. Les poissons – tilapias, silures, capitaines – constituent à la fois une ressource alimentaire et économique. La pêche artisanale, pratiquée depuis des générations, nourrit les familles et alimente les marchés locaux.

Au-delà de leur rôle nourricier, ces écosystèmes jouent un rôle climatique fondamental : ils participent à la régulation des pluies, au stockage du carbone et à la préservation de la fertilité des sols.


Une source de vie pour les populations locales

Pour les habitants du Nyong-et-Kéllé, le fleuve Nyong et ses affluents ne sont pas seulement des paysages. Ils sont des ressources vitales. L’eau y est utilisée pour la consommation, la lessive, l’irrigation des cultures et parfois même pour produire de l’énergie à petite échelle.

Dans des villages comme Hikoadjom, les rivières qui descendent du Nyong sont intimement liées à la vie quotidienne. Elles permettent aux familles de cultiver manioc, banane plantain, maïs ou encore cacao, qui constituent la base de l’économie locale.

Les rivières sont aussi des lieux de sociabilité : les habitants s’y retrouvent pour laver le linge, discuter ou initier les jeunes aux traditions de pêche. Elles incarnent un lien direct entre l’homme et la nature.


Défis et préservation

Cependant, cette richesse est fragile. La pression démographique, l’agriculture intensive et parfois l’exploitation forestière mettent en danger les écosystèmes fluviaux. La pollution de l’eau et la surexploitation des poissons réduisent progressivement la capacité du fleuve et de ses affluents à remplir leurs rôles vitaux.

Pour les générations futures, il est crucial de promouvoir une gestion durable de ces ressources. Initiatives communautaires, sensibilisation environnementale, protection des berges et modernisation des pratiques agricoles sont autant de leviers pour préserver la valeur écologique et économique du Nyong.


Un patrimoine Ă  valoriser

Le fleuve Nyong et ses affluents ne sont pas seulement des sources d’eau et de nourriture : ils sont aussi un patrimoine culturel et touristique. De plus en plus, des visiteurs recherchent des destinations authentiques pour découvrir la beauté des paysages fluviaux, observer la faune et vivre des expériences de pêche ou de balades en pirogue.

Dans cette dynamique, des villages comme Hikoadjom peuvent jouer un rôle clé : offrir une immersion dans un mode de vie qui respecte la nature, tout en ouvrant la voie à un tourisme responsable et solidaire.


Que retenir ?

Le Nyong et ses affluents sont bien plus qu’un réseau hydrographique. Ils représentent une source de vie, de culture et d’avenir pour les populations du Cameroun, et en particulier pour celles du Nyong-et-Kéllé. Ils nourrissent les champs, les forêts et les familles, tout en portant une mémoire collective ancrée dans l’histoire. Préserver ces richesses, c’est garantir la prospérité et l’identité de toute une région – et offrir aux générations futures un héritage naturel inestimable.