Hikoadjom, village niché au cœur de la région du Centre au Cameroun, n’est pas seulement un lieu de nature préservée et de traditions vivantes. C’est aussi un espace de langue, de mémoire et d’identité, où chaque mot, chaque expression porte l’écho des ancêtres. La langue principalement parlée ici est le bassa, un dialecte du peuple Bassa.

🗣️ Le bassa : langue maternelle et culturelle

Le bassa fait partie de la grande famille des langues bantoues. Parlé par plusieurs centaines de milliers de personnes au Cameroun, il est la langue maternelle à Hikoadjom et dans l’ensemble du territoire Bassa. On y apprend cette langue dès l’enfance, souvent avant même le français, au sein du foyer et à travers les récits, les proverbes, les chansons et les jeux traditionnels.

Ce n’est pas qu’un moyen de communication : c’est un langage du cœur, un vecteur de transmission des valeurs, des savoirs et de la cosmogonie du peuple Bassa.

Parler bassa à Hikoadjom, c’est se relier à la terre, à la communauté et aux esprits des anciens.

Et le français ?

Comme dans le reste du Cameroun, le français est également parlé à Hikoadjom, notamment dans l’administration, à l’école et dans certaines interactions officielles. Il coexiste avec la langue bassa, mais cette dernière reste dominante dans la vie quotidienne, surtout chez les aînés et dans les contextes traditionnels.

L’usage du français est en augmentation chez les plus jeunes, en raison de la scolarisation et des médias. Toutefois, le bassa reste vivant, protégé par la transmission intergénérationnelle et le renouveau de l’intérêt culturel porté par la diaspora et les acteurs locaux.

🪶 Une langue pleine de sens et de poésie

Le bassa est une langue riche, imagée, musicale. Elle regorge de proverbes pleins de sagesse, comme :

  • « Nda mɛ nda, nda mbɔa. » – « Chez soi, c’est chez soi, même si c’est une hutte. »
  • « Mə́ lɛ a sú, mɛ́ lɛ a wús. » – « Si tu ne parles pas, on ne t’écoute pas. »

Chaque expression, chaque tonalité raconte une histoire, une manière de voir le monde. Cette richesse linguistique est visible jusque dans les noms de lieux comme Lép Lia, qui signifie « l’eau du rocher », ou Ekoadjom, dont la sonorité porte l’identité même du village.

Vers une revitalisation de la langue

À Hikoadjom, des initiatives émergent pour documenter, enseigner et valoriser le bassa. Des projets de dictionnaires, de contes bilingues, de chants traditionnels sont en cours. L’objectif : préserver la langue pour les générations futures, sans la figer, mais en la faisant vivre avec fierté et créativité.


Parler bassa, c’est faire vivre Hikoadjom

La langue parlée à Hikoadjom est bien plus qu’un outil de communication. C’est le fil invisible qui relie les générations, l’esprit et la terre. En venant à Hikoadjom, vous entendrez une langue vivante, vibrante, accueillante – une langue qui vous racontera l’histoire d’un peuple à travers chaque mot.

À Hikoadjom, chaque salut en bassa est une main tendue, chaque parole une invitation à découvrir un monde ancestral.